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Les alternatives au tabac comme rempart à la contrefaçon de cigarettes : vision de PMI

D’après les chiffres de l’industriel du tabac Philip Morris International (PMI), la vente de cigarettes de contrefaçon a explosé en France, notamment dans l’Ouest. Grégoire Verdeaux, vice-président de PMI en charge des affaires extérieures a livré chez Ouest-France son analyse sur les raisons de cette hausse. L’occasion pour l’interviewé de revenir aussi sur la politique de diversification de la multinationale américaine.

Chaque année PMI mène réalise une étude, « The Empty Pack Survey », visant à évaluer le niveau du commerce illicite de cigarettes. Pour établir ses chiffres, l’entreprise se base sur l’origine des paquets usagers collectés dans différents territoires. Résultats : en 2021, six des cinquante milliards de cigarettes consommées en France ne seraient pas légales. Une donnée toutefois contestée par le Comité national contre le tabagisme (CNCT) qui pointe « un certain nombre de biais et opacités méthodologiques, tendant à surévaluer les niveaux réels de commerce illicite ».

Un rapport parlementaire récent estime de son côté que 9 à 12% des cigarettes consommées dans le pays proviendraient du marché parallèle. Il informe également que 284,5 tonnes de tabac illicite ont été saisis par le Douane en 2020. Le vice-président de PMI Grégoire Verdeaux a pu s’alarmer de ce phénomène auprès du quotidien Ouest-France. Selon lui, les alternatives au tabac représentent la meilleure solution afin de lutter contre le marché noir et réduire la consommation de cigarettes.

A son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron a opté pour l’augmentation du prix du paquet de cigarettes comme moyen de lutte contre le tabac. Si bien qu’en 2020, le prix moyen d’un paquet a dépassé la barre symbolique des 10 euros. Une stratégie qui semble payante avec une baisse de 6% du nombre de cigarettes livrées aux buralistes entre 2020 et 2021, selon les douanes. 

Cependant, Grégoire Verdeaux ne voit aucun lien entre la baisse des ventes et la consommation de cigarettes. « La France possède la prévalence tabagique la plus élevée d’Europe de l’Ouest, ce qui est en contradiction avec les chiffres annoncés sur la baisse des ventes de 6% l’an dernier. C’est vraiment la définition du trompe-l’œil », estime-t-il

A en croire le vice-président de PMI, si l’inflation n’affaiblit pas la consommation, elle renforce le marché noir. « À lui seul, le pays concentre 60% des cigarettes illicites en circulation dans l’Union européenne. C’est une manière pour les fumeurs de faire face à la hausse des prix. Une partie de la consommation a complètement disparu du radar ».

Une tendance nouvelle prend de l’ampleur ces dernières années : le marché de la cigarette de contrebande. Selon l’étude de PMI, le phénomène est même en explosion avec 6 milliards de cigarettes de contrefaçon en circulation l’année dernièreL’Ouest de la France serait le secteur plus concerné, dans la mesure où les fumeurs ne peuvent pas aller acheter des cigarettes à l’étranger.

« À La Roche-sur-Yon (Vendée), on comptait 0,6% de cigarettes consommées contrefaites en 2019, c’est désormais 26% en 2021. Même constat à Laval (Mayenne) où cette proportion est passée de 0 à 23,1% en deux ans. Cela peut s’expliquer par le revenu moyen de certaines villes de la région en dessous du niveau national. Un fumeur adulte consacre en effet entre 2 100 et 2 300 euros par an au tabac », précise Grégoire Verdeaux.

Face à ce constat, le vice-président de PMI recommande au gouvernement de fournir des solutions aux fumeurs pour les écarter de ce marché parallèle et faire baisser la consommation. Les alternatives aux cigarettes traditionnelles, comme le vapotage ou le tabac chauffé, représenteraient la meilleure voie. D’autant plus que ces dispositifs seraient moins nocifs pour la santé, selon Philip Morris International.

Des dispositifs sur lesquels travaille le géant américain depuis 2012. La multinationale a en effet diversifié son activité pour s’orienter vers les alternatives au tabac et la santé. « Ce sont plus de 7 milliards d’euros qui ont été investis en 10 ans. Ces alternatives représentent déjà 30% de notre chiffre d’affaires, nous voulons atteindre 50% en 2025, soit 880 millions d’euros grâce aux produits sans nicotine », détaille Grégoire Verdeaux

L’homme conclut l’interview en évoquant les investissements du groupe dans le secteur de la pharmaceutique « Après l’acquisition de Vectura (inhalateurs), Fertin Pharma (substituts nicotiniques), et Otipotic (médicaments d’aide à la respiration), nous nous donnons la possibilité d’acquérir d’autres entreprises dans le secteur de la santé. L’objectif est de pouvoir proposer toute une série de produits qui correspondent au bien-être et sont positifs pour la santé »    .

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