Crédit immobilier : 2024, l’année de la baisse des taux ?
Vous avez un projet immobilier et vous vous demandez si c’est le bon moment pour emprunter ? Vous avez peut-être entendu parler de la hausse des taux d’intérêt qui a marqué l’année 2023 et qui a freiné les envies d’achat de nombreux ménages. Mais rassurez-vous, la tendance pourrait s’inverser en 2024 et vous offrir des conditions de financement plus favorables. Voici pourquoi l’année 2024 sera synonyme de baisse des taux d’emprunt immobilier.
L’inflation se calme et la BCE maintient ses taux directeurs
L’un des principaux facteurs qui explique la hausse des taux d’intérêt en 2023 est l’inflation. En effet, l’augmentation du niveau général des prix a entraîné une hausse du coût de la vie et une perte de pouvoir d’achat pour les consommateurs. Pour limiter ce phénomène, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux directeurs, c’est-à-dire les taux auxquels elle prête aux banques commerciales. Ces dernières ont répercuté cette hausse sur les taux qu’elles proposent à leurs clients, notamment pour les crédits immobiliers.
Voici une vidéo relatant ces faits :
Or, selon les dernières données de l’INSEE, l’inflation a commencé à baisser en fin d’année 2023, passant de 10,6 % en septembre à 4 % en octobre sur un an. Cette tendance devrait se poursuivre en 2024, grâce à la reprise économique et à la diminution des tensions sur les matières premières et l’énergie. Par conséquent, la BCE devrait maintenir ses taux directeurs à un niveau bas, voire les baisser si l’inflation continue de reculer. Cela aura pour effet de détendre les conditions de crédit et de faire baisser les taux d’emprunt immobilier.
Les banques assouplissent leurs critères d’octroi et leurs marges
Un autre élément qui a contribué à la hausse des taux d’intérêt en 2023 est le durcissement des critères d’octroi des crédits immobiliers par les banques. Face au risque de surendettement des ménages et aux recommandations du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), les établissements bancaires ont été plus sélectifs dans l’attribution des prêts et ont exigé des garanties plus importantes, comme un apport personnel ou une assurance emprunteur. Ils ont également augmenté leurs marges pour compenser le risque de défaut de paiement.
Mais cette stratégie a eu un effet négatif sur le marché immobilier, qui a connu un ralentissement de la demande et une baisse des transactions. Pour relancer leur activité et attirer de nouveaux clients, les banques devraient donc assouplir leurs critères d’octroi et leurs marges en 2024. Elles pourraient notamment accorder plus facilement des dérogations aux règles du HCSF, qui limitent la durée des prêts à 25 ans et le taux d’endettement à 35 %. Elles pourraient également proposer des offres plus compétitives aux emprunteurs ayant un bon profil ou un projet écologique.
Les OAT 10 ans restent à un niveau bas
Enfin, un dernier indicateur qui influence les taux d’intérêt des crédits immobiliers est le niveau des OAT 10 ans. Il s’agit des obligations assimilables du Trésor, c’est-à-dire des titres de dette émis par l’État français sur une durée de 10 ans. Les OAT 10 ans servent de référence aux banques pour fixer les taux d’emprunt immobilier, car ils reflètent le coût du financement à long terme sur le marché.
Or, les OAT 10 ans sont restés à un niveau bas en 2023, malgré la hausse de l’inflation. Ils ont même baissé en fin d’année, passant de 1,5 % en août à 1 % en novembre. Cette évolution s’explique par la politique monétaire accommodante de la BCE, qui a continué à racheter massivement des titres de dette sur le marché secondaire pour soutenir l’économie. En 2024, les OAT 10 ans devraient rester à un niveau bas, voire baisser davantage si la BCE maintient ou renforce son programme d’achat d’actifs. Cela aura pour conséquence de faire baisser les taux d’emprunt immobilier.
Quelles perspectives pour les emprunteurs en 2024 ?
Avec ces trois facteurs favorables, les taux d’intérêt des crédits immobiliers devraient donc baisser en 2024. Selon le courtier Pretto, ils pourraient atteindre 3 % en moyenne sur 20 ans et 3,2 % sur 25 ans d’ici la fin de l’année. Cela représenterait une baisse d’un point par rapport aux taux actuels, qui sont de 4,2 % sur 20 ans et 4,3 % sur 25 ans selon l’Observatoire Crédit Logement.
Cette baisse des taux serait une bonne nouvelle pour les emprunteurs, qui pourraient réaliser des économies sur le coût total de leur crédit et augmenter leur capacité d’emprunt. Elle serait également bénéfique pour le marché immobilier, qui pourrait retrouver un équilibre entre l’offre et la demande et une dynamique de transactions. Enfin, elle serait propice aux opérations de renégociation ou de rachat de crédit, qui permettraient aux emprunteurs ayant contracté un prêt à un taux plus élevé de profiter des conditions actuelles.
Après un Master en Finance, j’ai commencé ma vie active en cabinet d’études financières. Pour être franc, j’ai fait rapidement le tour de ce qu’il y avait à y voir. Aujourd’hui je navigue entre intervention conseil en entreprise et mes billets d’analyse et de conseils en finance / bourse 🙂