Comment les données de crédit vont changer le monde en 2024 ?
Les données de crédit sont au cœur de l’économie mondiale. Elles permettent aux institutions financières d’évaluer le risque, la conformité et la gestion des clients. Elles influencent également les décisions des consommateurs, des entreprises et des gouvernements. Mais le monde des données de crédit est en pleine mutation. En 2024, les règles du jeu vont évoluer. Comprendre ces changements est crucial pour optimiser sa performance dans un secteur en pleine transformation.
L’essor des approches multi-bureaux
La méthode traditionnelle consistant à se fier à un seul bureau de crédit est en train de disparaître. Les institutions financières adoptent de plus en plus des approches multi-bureaux. Cette tendance est motivée par le besoin d’une vision plus complète de la solvabilité, qui est devenue particulièrement évidente suite aux conclusions de la FCA qui ont révélé des différences majeures dans les données de crédit détenues entre les 3 principales agences d’évaluation du crédit (CRAs). Lorsque vous collectez des données provenant de différentes agences d’évaluation du crédit, vous obtenez un portrait plus riche et plus complet de l’historique de crédit d’un consommateur.
Voici une vidéo expliquant le fonctionnement des cartes de crédit :
Le résultat ? Des évaluations du risque plus nuancées qui peuvent informer des décisions de prêt plus intelligentes. Cependant, les fournisseurs de crédit ont été confrontés à des obstacles pour adopter des approches multi-bureaux. Le coût et la complexité de l’intégration des données provenant de sources multiples ont été prohibitifs. Mais la donne change, grâce aux progrès de la technologie. Les systèmes de livraison basés sur le cloud ont simplifié l’intégration des données et réduit les coûts. Les institutions financières sont désormais prêtes à tirer parti des avantages des données multi-bureaux. Le dernier obstacle ? Rationaliser les multiples bases de données internes sur les clients en une vue unifiée. Avec l’émergence de nouvelles solutions logicielles, les fournisseurs de crédit peuvent enfin agréger les données internes et externes en une seule source de vérité sur le risque client. Les jours des données fragmentées sont comptés.
Les plateformes de décision tierces
Le paysage change, et les plateformes de décision tierces sont au premier plan. Ces plateformes s’intègrent à plusieurs sources de données, y compris les bureaux de crédit, pour fournir des évaluations du crédit rapides et précises. Pourquoi est-ce important ? La rapidité et la précision sont les piliers d’une prise de décision efficace dans les services financiers. Les plateformes tierces rationalisent ces processus, réduisant le temps nécessaire pour arriver à des décisions de crédit, tout en augmentant la précision.
Dans le passé, les fournisseurs de crédit étaient confrontés à des limitations frustrantes avec les moteurs de décision. La bureaucratie et les intégrations complexes rendaient l’adaptation des règles de décision longue et coûteuse. Certains des principaux bureaux bénéficiaient de ces arrangements rigides, tandis que les prêteurs pâtissaient d’un manque de flexibilité et de coûts de données inutilement élevés. En 2024, nous nous attendons à voir plus de fournisseurs de crédit explorer des plateformes de décision agiles, basées sur le cloud et dotées d’interfaces conviviales. Avec une fonctionnalité glisser-déposer, ils peuvent créer rapidement de nouveaux parcours clients et flux de décision en utilisant des ressources internes. Cela les libère des modèles d’hier, leur permettant de réagir plus vite aux changements du marché.
La collecte basée sur les données
La collecte est une activité essentielle pour toute institution financière qui accorde du crédit. Elle consiste à récupérer les sommes dues par les clients qui ont des retards de paiement ou qui sont en défaut. La collecte est souvent perçue comme une tâche ingrate, qui implique des appels téléphoniques répétitifs, des lettres de rappel et des menaces de poursuites. Mais la collecte peut aussi être une opportunité de fidéliser les clients et de renforcer la confiance. Pour cela, il faut adopter une approche basée sur les données.
En 2024, nous verrons les institutions financières utiliser les données de crédit et d’autres sources pour segmenter les clients en fonction de leur profil de risque, de leur comportement de paiement et de leurs préférences de communication. Elles pourront ainsi personnaliser les stratégies de recouvrement, en choisissant le canal, le ton et le moment les plus appropriés pour contacter chaque client. Elles pourront également proposer des solutions adaptées, telles que des plans de paiement flexibles, des réductions ou des annulations partielles des intérêts ou des pénalités. L’objectif est de transformer la collecte en une expérience positive, qui renforce la relation client et augmente les chances de recouvrement.
L’importance croissante des données alternatives
Les données alternatives sont des données qui ne proviennent pas des sources traditionnelles de crédit, telles que les bureaux ou les institutions financières. Elles peuvent inclure des données provenant des médias sociaux, des transactions en ligne, des factures d’électricité ou de téléphone, ou encore du comportement sur le web ou sur les applications mobiles. Ces données offrent un potentiel énorme pour améliorer l’accès au crédit, notamment pour les personnes qui n’ont pas d’historique de crédit ou qui ont un faible score.
En 2024, nous assisterons à une augmentation de l’utilisation des données alternatives dans l’évaluation du crédit. Les institutions financières tireront parti de la puissance de l’IA et du big data pour analyser ces données et en extraire des informations pertinentes sur la solvabilité des clients potentiels. Elles pourront ainsi élargir leur clientèle, tout en réduisant le risque et en respectant les normes réglementaires. Les données alternatives permettront également aux consommateurs de bénéficier de conditions de crédit plus avantageuses, en fonction de leur comportement réel et non pas seulement de leur historique passé.
Après un Master en Finance, j’ai commencé ma vie active en cabinet d’études financières. Pour être franc, j’ai fait rapidement le tour de ce qu’il y avait à y voir. Aujourd’hui je navigue entre intervention conseil en entreprise et mes billets d’analyse et de conseils en finance / bourse 🙂